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Si je devais choisir le meilleur jour pour aller à la pêche ...

10/07/2010 - Lu 10150 fois
Aujourd'hui une réflexion sur la probabilité de faire une bonne partie de pêche en fonction des conditions de saison, météo, solunaires... sans compter sur l'humeur et le niveau de concentration du pêcheur, sa capacité à progresser sans le milieu.
Bref, s'il fallait choisir une journée idéale pour aller à la pêche, dans l'intention de prendre du poisson, comment pourrions-nous la prédire ?


J'ai voulu bâtir cet article sur l'expérience de quelques journées que nous pourrions qualifier de "magiques" par le nombre de poissons capturés (et relâchés) mais aussi par la taille atypique de ces poissons : "Quand les grosses sont de sortie" aurait pu être le titre de cet article.

Pour nous autres pêcheurs à la mouche, le mois de juin est le mois de prédilection. Les mouches de mai représentent de bonnes bouchées pour les truites. Les belles truites en sont friandes. Le passage d'une Danica à proximité de la cache d'une belle peut la décider à sortir, même si elle n'est pas forcément en poste pour s'alimenter. Se concentrer sur les bordures est alors la stratégie payante.
Bref, s'il faut partir à la pêche, que ce soit plutôt au mois de juin !


Mais un mois de juin sec, sans pluie, sera défavorable à la pêche. Simplement parce que les mouches affectionnent les périodes humides pour éclore afin de se reproduire. Le pêcheur à la mouche se rabattra alors sur l'usage de diptères (scarabées, sauterelles, fourmis...).

Cherchons ces moments favorables aux éclosions d'éphémères...

Rappelez-vous ! Les cirrus étaient apparus la veille. C'était quelques heures après une bonne pluie qui a duré une partie de la nuit, parfois jusqu'au matin.
Personnellement je suis convaincu que pendant une baisse barométrique la pêche n'est pas bonne, et d'autant plus désastreuse que la chute du baromètre est forte. D'ailleurs une forte variation de pression s'accompagne de vent qui ne permet plus la pêche au fouet.

C'est pourquoi, en première recommandation, je préconise une situation où le moucheur pêchera dans la bruine et un vent modéré.
Il s'agit de la zone où la dépression n'est pas encore comblée (au Sud de l'occlusion), entre le passage du front chaud et le front froid. Dans cette zone le baromètre est stable pendant quelques heures, avant le passage du front froid.


Si la pluie tombe fort, restez à la maison et comptez les millimètres d'eau qui sont en train de tomber. A partir de 10/15mn, refaites vos bas de ligne, il va falloir y aller très bientôt !

Consultez météociel : http://www.meteociel.fr/ sur les prévisions à 3 jours.

Pour mieux comprendre le moment favorable que je vais aborder ensuite, appuyons-nous sur ce schéma et la description qui suit :

Image12.gif (85728 octets)

  • Phase 1 : Les cirrus (fibres de glace en haute altitude) apparaissent, puis le ciel se couvre sous forme de cirrostratus.
    Le soleil est encore visible à travers un voile laiteux, mais il est entouré d'un halo lumineux.  Lente chute du baromètre.

  • Phase 2 : Une nappe grisâtre et assez uniforme envahit le ciel. Ce sont les altostratus qui, en s'épaississant, peuvent donner les premières pluies. Le vent fraîchit . La pression barométrique continue sa chute.

  • Phase 3 : Plafond bas et sombre sous les nimbostratus, nuages très épais. Les pluies sont fortes et continues. Le vent fraichit encore et la mer est agitée avec de nombreux moutons. La pression barométrique chute encore.

  • Phase 4 : Quelques éclaircies sont possibles, mais c'est le plus souvent un temps très humide : crachin et brouillard sous une couche de nuages gris formée par les stratus.  Le passage du front chaud provoque une légère hausse de pression immédiatement suivie d'une chute jusqu'au passage du front froid.

  • Phase 5 : Après un grain au passage du front froid, le ciel se dégage rapidement puis les cumulus, de plus en plus imposants, arrivent. C'est le ciel de traîne qui se matérialise par des averses. La visibilité est excellente en dehors des grains. La pression barométrique remonte dès le passage du front froid.


Avez-vous compris où je veux en venir ?

Pour moi le moment favorable, c'est  à la stabilité, puis la remontée du baromètre :

En phase 4
(voir schéma), à mon avis c'est le TOP, quand le front froid tend à se faire attendre.

  1. Le front chaud est passé, la pression remonte mais nous restons à une pression de 1005/1015 hPa (dépression pas trop creuse pour ne pas avoir des conditions de vent rédhibitoires).
     
  2. La bruine tombe, les premiers grains annonciateurs du passage du front froid arrivent, le temps est gris, pas de soleil, l'air est saturé d'humidité (entre 80 et 100% d'humidité).
     
  3. La température reste élevée (au moins 17/18°C).
     
  4. La nébulosité (Néb.) : Temps gris et bouché, indice de nébulosité entre 6/8 et 8/8, est apprécié par les grosses truites.
    Analysez les données climatiques du 2 juillet 2010 (Brest). Parmi nous certains s'en rappellent encore !



  5. Le vent est faible en ce jour faste : Moins de 10km/h en moyenne avec des rafales qui ne dépassent pas les 20km/h
Les éclosions de mouches de mai (ou autres) démarrent et vont se prolonger après le passage du front froid (ça peut être rapide).

Certains restent dans leur lit car il pleut toujours un peu ; ceux qui ont compris qu'il ne faut pas attendre les éclaircies du ciel de traine sautent dans leurs waders, et sont au plus vite à la rivière !

En phase 5
Le passage du front froid sonne la remontée des pressions. Et c'est là qu'il faut agir si vous avez raté la phase 4.
Les éclosions se poursuivent. Les grosses truites s'alimentent parfois avec fracas, mais le plus souvent discrètement, par des gobages façon "aspiration". Pêchez dans la pellicule avec des émergentes si les sèches à haute flottaison ne fonctionnent pas bien !

Quand le vent monte de trop ou qu'il pleut à grosses gouttes, notamment sous les grains d'un ciel de traine, c'est fini de la pêche en sèche. La pêche au fouet peut devenir d'ailleurs impossible et les poissons ne s'alimentent plus en surface. D'ailleurs il n'y a plus de mouches. Les pêcheurs au toc vous disent bonjour et promènent leurs lombrics en bout de plombée. Vous songez à la pêche en nymphe, au streamer type Worm... ou à rentrer au bercail. Si la pression continue à monter le lendemain sera peut-être aussi intéressant, mais certainement un peu moins.

Vous voulez quelques exemples de moments magiques et qui réunissent ces conditions ? Vous y étiez peut-être ?

Consultez ces quelques exemples :
En résumé, examinez dans l'ordre d'importance :
  1. la pluviométrie des derniers jours : Le ruissellement  fait évoluer la turbidité de l'eau, favorable pour drainer de la nourriture vers les truites. Traquez les chutes de pluie récentes, mais pas de trop non plus, sinon l'eau devient chocolat et impêchable en sèche.
  2. la courbe de pression au plus bas de la dépression (environ 1005hPa) : Détectez le  passage du front chaud ( Le vent est au Sud/Sud-Ouest, la température de l'air reste élevée). Après son passage la pression est stable puis remonte au passage du front froid (l'air se refroidit de quelques degrés). Le vent bascule à l'Ouest /Nord-Ouest et apporte quelques grains d'un ciel de traîne.
  3. l'indice d'humidité de l'air (Humidité relative) est à 80%.
  4. la température idéale : Entre 17 et 20°C.
  5. la nébulosité : Un temps gris et bouché est favorable à la sortie des truites.
  6. la force du vent : Un vent faible est forcément préférable pour notre action au fouet. Par force 7 ne sortez pas !

Pas de chance, ces jours tombent statistiquement hors week-end, dommage pour les actifs ! Mais ne vous en faites pas des journées comme cela il y en aura plein (?...) pendant vos congés. Sachez les saisir !

Mais les conditions solunaires dans tout ça ?
C'est, je pense, un peu la cerise sur le gâteau. Les conditions météo priment. Néanmoins quand les tables solunaires prédisent des moments favorables (niveau moyen/bon/excellent dans les tables solunaires) qui se combinent  aux conditions météo favorables également, il n'y a plus à tergiverser. Foncez !

Foncez d'autant plus que la fenêtre météo favorable est combinée avec une nouvelle lune... Ne réfléchissez plus, Courrez !!!

Ces phénomènes météo se reproduisent et sont prévisibles par nos météorologues. Nous bénéficions donc de prédictions fiables à au moins 3 jours. En complément à ces éclosions prévisibles s'ajoutent également les retombées de fourmis, les chutes de scarabées et de chenilles dans l'eau lors de coups de vent, la prolifération de sauterelles dans les prairies ... bref autant d'événements qui peuvent permettre à un moucheur de tirer son épingle du jeu, alors même que les conditions météo n'étaient pas forcément favorables.

C'est le mot de la fin. Entre prédictions et observation du milieu, le moucheur ne manque pas d'occasions de faire une bonne partie de pêche. De bonnes boîtes à mouche, remplies d'imitations d'éphémères et de diptères permettent cette adaptation aux conditions de pêche, pas forcément favorables au vue des prévisions météo.

Dans tous les cas, si vous voulez aller à la pêche, allez-y... et invitez-moi !

Salut les moucheurs .

Christian
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