Ecommoy 2008

Pour  résumer, un millésime délicat !

Dans une ambiance guillerette, les Moucheurs Nantais se sont retrouvés à l'étang du Génetay ce Dimanche 9 novembre 2008. Une troupe de pêcheurs motivés pour en découdre avec les magnifiques poissons de ce haut-lieu de la pêche en réservoir.

La matinée se passe et les prises sont relativement espacées. Les poissons sont tatillons et surtout peu enclins à gober quoique ce soit. Heureusement quelques truites se laissent tentées de temps en temps par nos streamers souvent aux couleurs peu orthodoxes !

Pour ma part je fais un beau poissons de 56 cm, dans une forme terrible, qui me livrera un combat farouche. Il avait gobé mon streamer en lapin rose (pas de commentaire!). D'ailleurs, dans les minutes qui suivirent, une seconde truite du même calibre, en maraude sur la bordure, s'approcha tout doucement de ce même streamer animé lentement. Il pris de streamer également TTTtouTTtttt DDDddoucement.... et le pêcheur, énervé que j'étais, lui tira le streamer de la gueule... sans lui laisser le temps de se retourner.

C'est bien là le classique râté : le streamer va dans le même sens que le poisson (ils se suivent) et le pêcheur ne retarde pas son ferrage.



Un bon petit repas réparateur et nous voilà repartis.

Je me retrouve sur la bordure. Un beau poisson, environ 55/60cm, chasse sous un arbre.
Je lui propose la muletor Fuchia... elle suit avec fougue. Je calme le rythme pour lui laisser le temps de rattraper mon leurre et je strippe à nouveau. Elle est à 20 cm... plus que 10 cm. Le leurre se rapproche trop vite de la bordure. Je choque. Le leurre plonge. La truite est à 5cm. C'est bon... AAAaaarrrgghhhh.
La muletor vient de se planter sur l'arête d'un caillou. La truite tente de l'aspirer sur le caillou à 2 reprises. Mais il est bien planté. Désespoir des 2 protagonismes qui repartent chacun de leur côtés en quête d'une nouvelle victime !

L'après-midi sera une succession d'images de truites en léthargie, des arc, de magnifiques Gold aussi, rarement actives jusque 16h00, sauf en présence de groupes de poissons qui entretiennent sans doute l'activité par la concurence qu'ils se livrent. L'idéal est de tomber sur un "banc" !

 Ensuite quelques spécimens isolés suivent les streamers et ne le prennent que rarement.

A une pointe, alors que Bernard s'exprime en face sur la presqu'île, une magnifique Gold et une très grosse arc vont suivre et fianelement dédaigner mon streamer lapin en bout de ma soie plongeante.

Je capture une petite perche. C'est un signe...

Entre 17h00 et 17h45 je râte 5 poissons sur un assez gros streamer "perche" (le ST61 de Jean-Marc Chignard - Mouches de Charette, mais en vert olive).
...sauf un poisson dont je garderai un grand souvenir.

L'animal est à 2 m de la bordure, amorphe. Juste avant moi Bernard l'a déjà sollicitée, mais rien.

Je lui envoie ma perche irisée et vibrante, pour que mon leurre lui passe devant le museau, parallèle à la bordure. Elle se déplace légèrement, mais ne prend pas. Au bout de 4 à 5 passages elle envoie un coup de queue au moment où le leurre passe à 20 cm de sa gueulle, et happe le leurre. Et elle se retourne légèrement. Je choisis cet instant pour ferrer.
Ooouuupsss, elle est surprise et fait quelques ronds dans l'eau devant moi. Il veut sonder. Je tends la ligne. Revenu en surface, trois rush ensuite et j'évite qu'elle ne s'abatte sur ma pointe. Puis elle part à fond vers le centre de l'étang. Le moulinet, que j'avais eu la bonne idée de règler correctement, se dévide avec bruit et la canne travaille pour moi. Ma XP est vaillante et la pression est forte sur toute la ligne tendue. La soie se vide toujours. Je maintiens fermement le contact avec le poisson : Je dois la fatiguer. Ma pointe fait 1m de 18/100ème de Fluorocarbone Berkley -Vanish transition- donné à 2,9 kg.

Le backing est à un ou 2 mêtres. Elle renonce enfin à poursuivre sa course vers le large sous la pression de ma canne. Je l'engage à revenir vers la bordure. OK, elle revient à regret, avec de violents coups de tête. A 2 m du bord, elle fait un passage devant moi, et repart à fond le long de la rive et ma soie ressort à nouveau des anneaux. La truite est à 15m. Je remains la pression par le nerf de ma XP qui ne bronche pas. Elle reviens finalement, arrassée, et après de longs et douloureux ronds dans l'eau, finit par venir droit à l'épuisette. Ma raquette manque de place pour l'accueillir honorablement.

Elle est à terre, couchée, vaincue. EEEeeennOOOOôôôrrrmme !!! Elle fait ses 67cm et doit bien peser 2,5kg, ou plus (?).

Je me dépêche de la prendre en photo, bien conscient qu'elle a tout donné. Je ne dois pas traîner. Le cliché n'est pas top, mais comprenez mon empressement.



Après quelques longs moments de ventilation, un soubressaut m'avertit qu'elle reprend ses esprits. Je continue la réanimation et finalement la livre à son milieu.  Elle repart, avec de temps en temps quelques mouvements de roulis, mais contrôlés.


Un poisson libre, un moucheur heureux.

Christian