Ce week-end du 17 mai restera dans les mémoires.
La veille de notre arrivée de beaux orages ont arrosé la contrée. Le samedi matin les eaux sont bien teintées mais pas chocolat. Ouf !
Les prédictions solunaires donnent un samedi moyen et un dimanche TOP entre 12h00 et 14h00. Nous verrons bien.
Philippe, Laurent et moi-même, après notre étape au gîte municipal de Bannalec, faisons route vers l'Aven sur les recommandations de LMR. Plan en main nous découvrons l'Aven "au pont du fond de la vallée" (traduit du breton).
Page de pub ! => Je vous conseille une série de 3 très bons livres sur la toponymie celtique de Jean-Marie Plonéis (CNRS), Editions du Félin. Il y explique l'origine des noms de lieux en Bretagne.
Tous trois nous partageons le parcours : Philippe prend l'amont, Je prends l'aval 300m sur le pont, Laurent descend jusque la cascade. Il doit être 10h00.
Je prends contact avec la rivière sur un pool que je sens prometteur, juste au-dessus d'un radier couvert de renoncules.
Pas d'éclosions récentes. Quelques rares mouches sur l'eau.
Le premier gobage ne tarde pas. Puis un second un peu plus loin, et encore plus loin près de la rive d'en face.
Le ton du week-end est donné !
Je m'affaire. La carotte à JP pour démarrer. Un passage. Gobage... Elle râte la mouche au moment où le dragage commence. Reprenons avec une bannière plus tendue et la canne levée pour retarder le dragage... Pendue !
Je poursuis sur les autres poissons. La carotte les intéresse moyennement. Je passe au sedge chevreuil et je prends une seconde petite truite sur le pool.
Puis en descendant vers la cascade je m'attarde sur un petit pool très encombré de renoncules. 2 truites montent sur le sedge mais je les rate.
2 heures plus tard Laurent pointe son nez. Il vient de se vautrer dans la rivière et a chargé les waders. Heureusement les vêtements secs n'étaient pas loin.
Dans le pool au-dessus de la cascade je rate à vue un joli poison avec la Dalaï Lama : Dans mon impatience j'ai ferré trop tôt.
Laurent et moi remontons vers le pont, un peu dépités. Pas terrible pour une première session.
Philippe a pris 4 ou 5 jolis poissons en sèche sur un plat à l'amont du pont. Il parait content de sa matinée.
Rendez-vous à Troyzol (Tro-Isole, la vallée de l'Isole) pour déjeuner. avec les moucheurs du Club.
Dans d'autres coins l'émergente, l'oreille casquée, la Dalaï Lama ou la petite grise à corps jaune ont bien marché.
Le constat de la matinée est la découverte d'un penchant sérieux des truites locales pour la chenille tordeuse du chêne dans les tons verts fluo plutôt.
L'après-midi LMR nous dirige vers l'amont de Troyzol. Nous constatons rapidement qu'il y a trop d'eau sur ce superbe parcours, idéal pour la période d'étiage.
Nous décidons de notre propre chef de retourner sur l'Aven en amont du "pont du fond de la vallée". Il est déjà 17h00.
Je prends l'aval de ce nouveau coin, Laurent et Philippe partent sur l'amont.
Pas de gobage. Le débit est bon, l'eau légèrement teintée. J'opte pour la DalaïLama, pêche en nymphe amont. J'évite l'entrée dans l'eau et je fouette avec ma 8"6 au-dessus de l'eau parallèlement à la rive.
Magnifique !
Ce vieux moulin du "hameau du bois" recèle des merveilles :
La nymphe plonge dans le pool à 5m à l'amont de ma position. Et puis un arrêt brutal, comme si j'avais pris le fond.
Mais non ! le fond se déplace vers moi et courbe sérieusement ma canne ! Je la tiens fermement mais elle dévale. Je la bride et elle rapplique vers moi.
Je sens que je tiens la truite du week-end, je vois son dos, elle est belle et dodue... et là, ma canne se détend et la mouche finit dans le saule au dessus de ma tête.
Je hurle !!!!! Le meunier se retourne dans sa tombe...
Bon! tant pis, je réessaie le pool.
Une autre tirée ! C'est génial... je la tiens, celle-là. La canne ploie également assez fort. Elle me fait le même scénario que l'autre. Aval, puis retour....
ma canne se détend à nouveau...
... Abattu, je suis à plat, le moral dans les chaussettes, la cervelle à marée basse, l'esprit dans les galoches...
Reprenonsd-nous !
Je change cette satanée Dalaï Lama qui m'a valu 2 cuisants échecs, contre une ... autre DalaïLama.
Et là les prises s'enchaînent. Toujours en nymphe amont, en soignant les dérives dans les veines d'eau, canne haute pour bien laisser descendre la nymphe, de nombreux mendings de repositionnement, des ferrages instantanés.
Je prends des truites. Ma nymphe a perdu son hackle en perdrix mais pêche toujours. Je m'éclate à un point que j'en oublie l'heure. Mes copains me retrouveront dans l'eau, "hanté par les eaux", comme disent mes enfants !
Si vous rencontrez ces ruines, la rivière vous attend juste dessous. Si vos waders sont neufs, n'y allez pas !
Retour au gîte où Bernard et Jean-Pierre ont concocté un menu réparateur. Une raclette et crème brulée au chalumeau.
Merci Bernard, Jean-Pierre et LMR. C'est formidable cette ambiance, cette organisation, cette générosité.
Dimanche.J'aimerai redérouler le scénario de la veille, me racheter, prendre la grosse de n'importe quel pont... Nous retournons "au coin caractérisé par ses cascades".
Philippe et Laurent contemplent le pool.
Pas beaucoup de gobage sur l'Isole ce matin. Pas d'éclosion non plus.
Les prédictions solunaires sont excellentes à midi.
Nous nous partageons le secteur. Je prendrai 3 truites en nymphe entre les renoncules, mais ce fut laborieux. Laurent prend un poisson de 25 cm. et se sera tout.
Nous déménageons rapidement vers un autre lieu : Le "talus de buis" sur l'Isole.
Des gobages se font entendre. Des petites attablées.
Je sors mes boîtes à mouche pour déterminer leur menu.
Un tacon prend la p'tite jaune, près du pont.
Puis je rejoins Laurent et Philippe dans des endroits plus que beaux. Je veux pêcher en sèche et je descend pendant 10 mn à la recherche de gobages.
Plouf !
Je m'arrête sur cette clairière : Je suis sur la rive droite et un poisson vient de gober à 5 m à l'amont sous le chêne. Hoppp! à 10m encore au-dessus un beau poisson a gobé au milieu du lit. Oups ! Au ras de la rive un troisième gobe derrière un petit saule. A l'aval du saule une 4ème gobe régulièrement.
Ploc ! une 5ème à 5m de moi vient de prendre en plein milieu. M'enfin ! une 6ème gobe un peu plus loin. Tiens un poisson gobe à l'aval sur l'autre rive, à 15m.
Je deviens fou ! ça gobe de partout. Les prédictions solunaires se vérifieraient-elles ?
Je passe une carotte sur le gobage le plus proche de moi. Rien !
Pas d'éclosion visible. Pas d'induice pour choisir la mouche. J'essaie :
- une éphémère jaune,
- Puis une Panama,
- une tricolore,
- un sedge roux,
- une émergente de trichoptère,
- une émergente d'éphémère,
- une Quill Gordon...
RIEN ! Elles n'en veulent pas....
Une chenille tombe sur mon épaule. GGGGRRRRRRrrrrrr ! J'essaie la mouche que Pierre m'a monté la veille au soir. Rien, un peu trop plombée je pense....
Je rejoins finalement Philippe qui a fait le même constat que moi : Les truites sont fixées sur une alimentation que nous n'avons pas su trouver, mais le doute est permis.
La chenille ????
Il est déjà 14h30. Nous ne rejoignons pas le site du picnic pour déjeuner sur place. Nous voulons rentrer de bonne heure sur Nantes.
Nous convenons de finir notre journée sur le SterGoz.
Mauvaise pioche : Quand nous arrivons à Moulin Neuf c'est rivière morte. Philippe baisse les bras, je lève le pied, Laurent continue à la "Cochy-Bon-dhu" et prend 3 ou 4 poissons.
Fin de chantier à 17h30. Nous reprenons la route avec des chenilles plein la tête.
Et voici mes projections pour les futures sessions Bannalistiques :
Salut les moucheurs
Christian
En ce week-end du 17 mai, quand les Moucheurs Nantais abordent en choeur le SterGoz, l'Isole et l'Aven...